<Bienvenue à l'agence matrimoniale> Un véritable mariage est-il possible ? [13]

Coronavirus

Le 20 janvier 2020, le premier cas de contamination au coronavirus a été détecté en Corée du Sud.

À ce moment-là, je pensais que c'était une histoire lointaine, et je suivais les actualités en me disant que Séoul serait probablement épargné.

La troisième personne que j'ai rencontrée à cette époque était un expert-comptable de 5 ans mon aîné.

Contrairement à mes souhaits, je continuais à être mise en relation avec des hommes exerçant une profession libérale, et non avec des salariés classiques, mais...

pour la première fois, nous avons tous les deux laissé un commentaire positif.

Pleine d'espoir, j'ai échangé des messages avec lui et nous nous sommes rencontrés à quatre reprises, mais le problème, c'est que les rendez-vous étaient trop espacés.

L'expert-comptable était en pleine période de pointe, la plus chargée de l'année, et le coronavirus se propageait de manière incontrôlable,

et moi aussi, j'étais débordée au travail avec la gestion de la crise sanitaire, donc je trouvais cela normal.

Pour couronner le tout, à chaque rencontre, c'était le même rituel : repas, café, repas, café.

On s'envoyait des messages pour se raconter notre journée.

Pour la Saint-Valentin, je lui avais même offert un petit chocolat, j'avais fait tout ce que je pouvais pour lui montrer mon intérêt, mais...

il n'a rien fait de particulier, il ne m'a jamais pris la main, et deux mois et demi ont passé comme ça.

Le coronavirus a bouleversé tout le monde à une vitesse folle.

Il fallait porter un masque dans les lieux publics, et je me désinfectais les mains avec du gel hydroalcoolique plus souvent qu'avec de la crème hydratante.

Les spectacles étaient annulés, les festivals de fleurs aussi.

Au fil du temps, toutes nos conversations finissaient par aboutir à la même conclusion : « À cause du coronavirus, on ne peut rien faire ».

J'ai commencé à me demander s'il ne me voyait pas comme une simple camarade de repas.

Il me disait des choses comme : « Je suis aussi intéressé par toi, c'est pour ça que je te vois », ou « Ma mère sait qu'on se voit, non ? »

Il me faisait languir en hésitant, me laissant dans le doute.

La responsable de la mise en relation m'a dit qu'elle trouvait qu'il prenait trop son temps et qu'il fallait que j'arrête les choses au plus vite.

Finalement, un jour de mi-avril, je lui ai posé la question franchement.

« Quelle est notre relation, au juste ? »

Il a été pris au dépourvu par ma question, alors que je ne l'avais pas posée après 100 rendez-vous, mais après beaucoup moins.

Il m'a assuré que ce n'était pas parce qu'il était fou amoureux de moi qu'il hésitait à se lancer,

mais qu'il avait des hésitations, et qu'il était vrai qu'il avait du mal à se décider.

Il m'a dit qu'il n'avait pas anticipé que cela me mette autant de pression, et qu'il était désolé de m'avoir fait ressentir cela.

Mais bon, qui est-ce qui traîne une relation ambiguë pendant 100 jours ?

« On ne se rencontre pas dans le cadre d'un business, où l'on se plaît et que l'on se fréquente, on s'est rencontrés via une présentation officielle,

donc, continuer comme ça pendant près de 100 jours, c'est un peu exagéré, non ? »

Je lui ai demandé pourquoi il hésitait autant, et il m'a répondu qu'il n'était pas en mesure de me donner une réponse immédiatement, qu'il devait prendre le temps de réfléchir et qu'il me dirait quelque chose plus tard.

Je m'attendais à ne pas obtenir de réponse, mais notre conversation m'a énervée.

Et au final ?

Il a rompu tout contact après cette conversation.

Je ne sais pas si je dois blâmer le coronavirus ou un homme qui prend la fuite dès que les choses se compliquent.